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Les Smarts Contract : ce qu’il faut savoir

Inspirées par la blockchain de Bitcoin, de nouvelles applications de la blockchain se sont développées. Elles permettent notamment aux utilisateurs d’interagir entre eux via des applications qui subsistent au sein d’un même réseau, à travers une sorte de langage programmatique. Il s’agit des smart contracts, dont la fonction principale est de vérifier si certaines conditions sont remplies afin que des acteurs puissent procéder à une transaction.

En clair, ce sont des « contrats » s’appuyant sur la technologie blockchain : elles immobilisent les règles d’un accord dans une blockchain et permettent, lorsque les conditions sont remplies, le transfert d’un actif au même moment. De nombreux secteurs sont de plus en plus propices à leur application.

Sommaire :

  1. Présentation des smart contracts
  2. Fonctionnement des smart contracts
  3. Les services de passerelles
  4. Les nouvelles applications des smart contracts

Présentation des smart contracts

Que l’on ne s’y trompe pas. Les « smart contracts » (contrats intelligents) ne sont pas de véritables contrats au sens juridique du terme. Il s’agit avant tout de logiciels informatiques, logiciels comprenant une séquence d’instructions qui seront par la suite interprétées par des machines.

Contrairement à d’autres logiciels traditionnels, ces smart contracts ne sont ni stockés sur un serveur centralisé, ni même administrés par un organe de contrôle. Ces logiciels informatiques reposent sur un registre décentralisé et sont exécutés par les acteurs qui composent le réseau.

Fonctionnement des smart contracts

Les smart contracts ont ceci de particulier par rapport aux contrats classiques qu’ils fonctionnent avec un système de codification. Un code informatique est associé à chaque smart contract présent sur le réseau ; nul ne peut le modifier et chaque smart contract possède sa propre adresse.

Dès lors qu’ils sont enregistrés sur la blockchain, l’exécution de ces smart contracts est automatiquement garantie. Il n’est donc pas nécessaire de recourir à un opérateur centralisé.

A partir du moment où des opérations sont codifiées au sein d’un logiciel informatique, ce logiciel va s’assurer que les conditions à l’exécution de cette opération sont remplies. Si les conditions à l’exécution de l’opération ne posent pas de problème, la transaction sera effectuée automatiquement par le smart contract vers une adresse donnée.

En outre, le smart contract ne correspond, certes, pas à un contrat au sens classique du terme, mais il arrive à codifier certaines clauses contractuelles au sein d’un système informatique. Dès lors que les conditions du contrat sont satisfaites, le code sera automatiquement exécuté.

Pour mieux comprendre le fonctionnement du smart contract, on a coutume de se référer au fonctionnement d’un distributeur automatique : lorsqu’une pièce est insérée dans un distributeur afin d’obtenir un produit d’un certain montant, la machine délivre automatiquement le produit demandé, Il s’agit d’une sorte de relation contractuelle nécessitant de croire au bon fonctionnement de la machine, qui s’exécutera dès lors que le montant inséré est suffisant.

Les services de passerelles

Les smart contracts déployés sur la blockchain ne connaissent que les informations stockées sur cette même blockchain. Or, la plupart du temps, les contracts nécessitent que des informations externes soient communiquées afin de permettre leur bonne exécution, de sorte que la codification à partir d’informations issues des transactions effectuées sur la blockchain ne suffit plus. C’est le cas par exemple du contrat de travail classique : le smart contract ne permet pas de savoir si le travail a été effectivement réalisé.

Pour dépasser cette limite, des services de passerelles permettent la création de smart contracts plus sophistiqués que ceux vus jusqu’ici. Leur utilisation devient d’ailleurs inévitable dès lors que l’exécution d’un smart contract nécessite de recueillir des informations externes à la blockchain.

C’est le cas par exemple dans le secteur des assurances : certains contrats d’assurances peuvent être déployés sur une blockchain. Les smart contracts ne permettront pas, en cas de sinistres, de vérifier la véracité de certains évènements afin que l’assurance soit exécutée. Ils s’appuieront dès lors sur les informations fournies par les services de passerelles.

D’une certaine façon, on peut considérer que ces services de passerelles sont une sorte de nouveaux intermédiaires de confiance. Ils permettent aux smart contracts de s’exécuter ou non en fonction des informations fournies.

Les nouvelles applications des smart contracts

La première blockchain à avoir mis en place un système de smart contracts est Ethereum. Elle est la première à avoir déployer des applications qui ne sont contrôlées par personnes et qui ne fonctionnent à partir d’aucun serveur.

Elle a développé un langage de programmation, qui a par la suite été repris par d’autres blockchains. Mais il existe désormais d’autres blockchains dont le fonctionnement repose sur le système des smart contracts et qui ont préféré développer leur propre langage de programmation.

Les systèmes pour la gestion des droits d’auteur sont de plus en plus propices à l’application des smart contracts. Ces systèmes permettent aux artistes d’enregistrer leurs œuvres sur une blockchain et de gérer les droits d’auteur. Ainsi, si l’œuvre d’un artiste est téléchargée, ils seront automatiquement rémunérés, le mécanisme de smart contracts redistribuant automatiquement les redevances.

Un autre secteur particulièrement touché par ces smart contracts est le domaine de l’Internet des objets. Ce domaine est notamment composé de dispositifs connectés et capables d’interagir avec les usagers afin de mieux répondre à leurs besoins. Lorsqu’ils sont connectés à la blockchain, ces dispositifs peuvent interagir les uns avec les autres.

Il n’est alors pas nécessaire de passer par un intermédiaire de confiance, l’échange de valeurs monétaires se fait de manière totalement sécurisée et décentralisée.

C’est ainsi que fonctionne la machine à laver intelligente Samsung : un mécanisme connecté à un smart contract sur la blockchain d’Ethereum permet, lorsque le niveau de lessive est insuffisant, de passer commande automatiquement.

Cette machine détient par ailleurs son propre compte de monnaie, de sorte que l’utilisateur n’a pas besoin de renseigner non plus une quelconque information personnelle pour effectuer un quelconque virement.

Le secteur des assurances est également concerné par cette évolution dans l’exécution automatique des smart contracts. La blockchain permet aux assurances de garantir un degré non négligeable de transparence et d’efficacité à l’égard des assurés.

Par exemple, AXA France a mis en place une application sur Ethereum, rendant l’indemnisation automatique des victimes de vols aériens retardés, sans qu’il soit là non plus nécessaire de passer par un intermédiaire de confiance.

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